Le début de ma carrière

Joseph Niépce, naît le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône en Bourgogne sous le règne de Louis XV. Son père, Claude Niépce, conseiller du Roi, est avocat à la Cour, receveur des consignations à Chalon-sur-Saône et intendant du Duc de Rohan-Chabot qui le tenait en estime. Sa mère, née Claude Barault2, est la fille d’Antoine Barault, avocat et conseiller du Roi3. Très aisée et l’une des plus anciennes de Chalon, la famille Niépce possède des propriétés dispersées autour de la ville, procurant à Joseph des revenus élevés1. Il adoptera le surnom de Nicéphore lors de la période révolutionnaire selon certains4, quand d’autres expliquent qu’il a choisi « Nicéphore » en 1787, après avoir été renvoyé d’un collège où il supervisait une classe5.

Statue de Nicéphore Niépce

De 1780 à 1788, ses études aux collèges des Oratoriens à Chalon-sur-Saône, Angers et Troyes font entrevoir pour Joseph une carrière ecclésiastique ; mais il semble que la vocation du jeune homme se soit émoussée. Il renonce à la prêtrise et s’engage dans l’armée révolutionnaire en 1792. Il s’installe à Nice et s’y marie avec Agnès Roméro qui met au monde Isidore en 17961. Isidore se mariera à Eugénie Gaucher de Champmartin, fille de Marguerite Michon de Pierreclau et de Henri Gaucher de Champmartin, lequel ira jusqu’à vendre son château près d’Autun pour aider Nicéphore à financer ses inventions. Marguerite étant la sœur de l’héroïne de Jocelyn, le célèbre récit en vers de Lamartine, « bien des secrets du poète furent déchiffrés dans l’intimité de la famille Niépce » (Musée Maison Niépce).

Dix ans plus tard, Nicéphore est de retour en Bourgogne. À trente-six ans, Niépce retrouve sa terre natale, sa mère, sa sœur Claudine-Antoinette et ses deux frères Claude, l’aîné, et Bernard. Les années suivantes sont consacrées à la mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions le « pyréolophore ». Le Rapport sur une nouvelle machine inventée par MM Niepce et nommée par eux pyréolophore est lu par MM Berthollet et Lazare Carnot le 15 décembre 1806 à l’Institut de France. Relayée dès le 18 décembre par le Journal de l’Empire, « la nouvelle défraya la chronique et se répandit aux quatre coins de l’empire ». Ce premier moteur à explosion sera breveté en 1807. Bien que jamais commercialisé, il apportera une certaine renommée, partagée avec Claude, à leurs talents d’inventeur6.

Nicéphore soumet aussi un projet pour la rénovation de la machine hydraulique de Marly et mène des expériences sur la culture du pastel, dont le développement est favorisé par le blocus continental.